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Ça y est.

L’Agence américaine du médicament (la FDA) a définitivement ouvert la porte à la médecine psychédélique.

Elle vient d’accorder le statut de « traitement révolutionnaire »… à une substance naturelle, issue de champignons « magiques » : la psilocybine !

Il faut dire que les dernières études, publiées dans les plus grands journaux médicaux, sont à couper le souffle.

La psilocybine parviendrait à guérir plus de 50 % des dépressions profondes en une seule prise[1].

D’autres substances hallucinogènes ont des résultats tout aussi sidérants. 

En 2017, c’est la MDMA (l’Ecstasy) qui a bénéficié de ce statut spécial de « traitement révolutionnaire ».

Là aussi, les premiers essais cliniques sont ultra-prometteurs : contre le stress post-traumatique, cette « drogue » semble faire des merveilles !

Selon le Dr Tzafraty, cité il y a quelques jours par le journal Sud-Ouest :

« Un an après la fin de leur traitement, on constate que 68% des personnes ayant reçu une thérapie incluant de la MDMA n’ont plus de syndrome de stress post-traumatique ou ne sont plus définies comme souffrant de cette pathologie »[2].

Et cette étude faisait suite à une autre, publiée en 2018 dans The Lancet Psychiatry, qui montrait l’intérêt de l’ecstasy chez des soldats américains revenus traumatisés du combat[3] !

Même la substance la plus controversée des années 1960, le « LSD », suscite désormais la passion des chercheurs :

En mai dernier, une étude publiée dans le Journal of Pyschopharmacology a montré que le LSD pourrait être très efficace pour guérir… l’alcoolisme[4] !

Selon le chercheur norvégien Paal-Oerjan Johansen : « une simple dose de LSD permettrait pendant au moins six mois de diminuer les risques de rechute des alcooliques et pourrait les conduire à une totale abstinence ».

Cerise sur le gâteau, ces substances « psychédéliques » n’ont quasiment aucun effet indésirable, lorsqu’elles sont administrées dans un cadre médical (j’insiste sur cette précision).

Tout cela paraît-il révolutionnaire ? Trop beau pour être vrai ?

En réalité, cette percée thérapeutique a déjà été établie il y a plus de 60 ans !!!

Ils ont étouffé les découvertes et interdit les recherches !!!

C’est la découverte hallucinante (sans jeu de mots) que j’ai faite personnellement en lisant le livre The New Science of Psychedelics, de Michael Pollan.

Oui, des scientifiques ont établi depuis 50 ans que la psilocybine et le LSD sont beaucoup plus efficaces que les médicaments actuels contre la dépression, l’anxiété, l’alcoolisme et d’autres troubles mentaux.

C’est ce qu’ont montré des centaines d’études hyper prometteuses, publiées dans les années 1950-1960.

Puis, tout à coup, ces recherches ont été interdites… et ensuite, plus rien.

Entre 1970 et 2000, c’est un énorme « trou noir ».

Depuis 50 ans, aucun psychiatre n’a appris en Faculté de Médecine que ces substances sont potentiellement révolutionnaires.

Tout ce qu’ils ont appris à faire, c’est prescrire des molécules chimiques (anxiolytiques, antidépresseurs…) peu efficaces et bourrées d’effets indésirables graves.

Il faut dire que ces médicaments-là sont beaucoup plus rentables pour l’industrie pharmaceutique.

Car vous ne pouvez pas breveter la psilocybine (une substance naturelle), et les brevets sur le LSD et la MDMA sont levés depuis longtemps !

En plus, il suffit d’une seule prise de ces substances pour une efficacité de 6 mois environ… alors que les antidépresseurs doivent être pris tous les jours, parfois à vie !

Bref, l’interdiction des remèdes psychédéliques a clairement enrichi l’industrie pharmaceutique.

Et pourtant, ce n’est PAS Big Pharma qui est responsable de cette interdiction.

Le vrai coupable, c’est le gouvernement américain, terrorisé par un autre effet de ces substances.

Lequel ? C’est fascinant, vous allez voir :

L’effet psychédélique : spiritualité et anti-matérialisme

Dans les années 1950-1960, beaucoup de chercheurs s’intéressaient uniquement aux effets thérapeutiques des substances psychédéliques.

Ce qu’ils voulaient, c’était guérir l’alcoolisme, la dépression et autres « maux de l’âme », un point c’est tout.

Mais parmi les grands pionniers, nombreux sont ceux qui voulaient aller beaucoup plus loin.

Ce qui les intéressait, c’était changer la société, en profondeur.

Car ces substances peuvent AUSSI avoir de puissants effets psychologiques… chez les bien portants !

Prenez l’acteur Cary Grant, qui a suivi plus de 60 sessions de psychothérapie « facilitées par du LSD » à la fin des années 1950.

Non seulement il a déclaré être devenu un « homme heureux », mais il a arrêté totalement sa carrière d’acteur, peu après, en 1962.

Se pourrait-il que ces substances puissent pousser à ralentir sa vie, à profiter de chaque instant et à stopper l’accumulationà tout prix ?

Le chimiste suisse qui a découvert le LSD en 1938, Albert Hoffman, en était convaincu.

Pour lui, cette molécule offrait à la civilisation « non seulement un potentiel thérapeutique, mais un baume spirituel face à une société matérialiste, industrialisée et appauvrie spirituellement, qui a perdu sa connexion à la nature ».

Une chose est sûre : dans les années 1960, ces substances ont été fortement associées à la contre-culture hippie : pacifique, anti-matérialiste, spiritualiste.

L’un des « gourous » de cette époque était Timothy Leary, professeur à Harvard.

C’est lui qui a introduit dans cette prestigieuse université le « Harvard Psilocybin project », un programme de recherches scientifiques sur ces substances.

Et c’est lui qui s’est transformé en héros médiatique, encourageant la jeunesse entière du pays à essayer ces substances révolutionnaires !

Résultat : le président Richard Nixon a déclaré que Timothy Leary était « l’homme le plus dangereux d’Amérique » !

Et c’est le même Nixon qui a fait stopper toutes les recherches scientifiques sur ces substances.

Il avait compris que leurs effets ne cadraient pas vraiment avec la société capitaliste de l’époque, en pleine guerre froide.

Une menace pour la société ou au contraire, la clef de la « vérité » ?

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ces substances donnent souvent le sentiment (à tort ou à raison) d’accéder à LA réalité ou « réalité ultime ».

Vous ne les vivez pas comme un « rêve » ou une « hallucination » que vous pouvez vous empresser d’oublier.

Beaucoup de gens en sortent avec la certitude d’avoir découvert LA vérité profonde sur le monde.

Ce qui revient souvent, c’est la sensation de dissolution du moi : le « je » n’existe plus, il se fond dans la nature et l’univers, avec un sentiment d’unité profond et bienfaisant.

Écoutez-le le récit du psychothérapeute John Hayes, l’un des volontaires de la première étude de l’Université John Hopkins sur les effets de la psilocybine :

« J’ai eu l’impression que des mystères étaient dévoilés, et pourtant le sentiment que tout était familier, comme si on me rappelait des choses que je savais déjà.

J’ai eu la sensation d’une initiation dans des dimensions de l’existence auxquelles la plupart des gens n’accèdent jamais, notamment le sentiment précis que la mort est illusoire, en ce sens qu’il s’agit d’attendre un autre aspect de notre existence, que nous sommes issus d’une éternité que nous allons rejoindre. »

C’est certainement ce type de sensation qui a « fait effet », selon une étude médicale récente, sur des patients anxieux en phase terminale de cancer[5] : c’est parce qu’ils ont retrouvé du sens et de la spiritualité qu’ils ont pu envisager la mort avec calme et sérénité.

D’ailleurs, plus l’expérience est vécue comme « mystique », plus l’effet thérapeutique de ces substances est puissant !

Ceux qui parviennent à changer leurs addictions, surmonter leur anxiété ou leur dépression sont ceux qui ont eu la sensation la plus nette de vivre une expérience spirituelle profonde.

Voyez plutôt l’expérience de l’écrivain Raphael Petersen, raconté dans un article titré « Prendre des champignons contre ma dépression m’a guéri de mon athéisme[6] » :

“Au pic de mon expérience, mon sentiment de « soi » s’est dissout et je me suis unifié avec une force permanente qui pénètre toute l’existence – quelque chose qui semblait conscient, vaste, bienveillant, éternel, en paix et incroyablement important.

Lorsque je me suis assis sur le canapé, six heures plus tard, couverte de larmes, j’ai eu du mal à mettre des mots sur une rencontre qui semblait plus réelle que la réalité de tous les jours ».

Le plus grand spécialiste au monde des champignons, Paul Stamets, est convaincu que ces champignons « magiques » ont une intelligence particulière.

Ils seraient là pour faire passer un message aux êtres humains, pour leur faire saisir l’unité et l’interconnexion de toute matière et de toute vie.

Vous pensez peut-être que ces chercheurs se sont un peu égarés. Et en effet, on est loin du rationalisme de la pensée occidentale moderne.

Mais je ne peux pas m’empêcher de trouver cette hypothèse absolument fascinante.

PS : et vous, qu’en pensez-vous ? Partagez-votre sentiment avec moi, en commentaire de ce message !

88 commentaires

  • BRASSEUR dit :

    Cette psylocibine m’intéresse fortement. Elle serait peut-être une solution à notre situation familiale très douloureuse due à la bipolarité de notre fils. Cependant d’après vos données et les commentaires que j’ai pu lire, nous sommes dans une impasse en France, comme d’habitude, à moins de faire dans la clandestinité…

  • Cornelia Cristoiu dit :

    Je viens de vivre une expérience ( drame?!)d’une amie de 70 ans, dont le fils de 37, a commencé, il y a un an, à fréquenter cotre la somme rondelette de 180 euros, des «  chamans « qui organisent des réunions ( toujours, dans des endroits différents) pour consommer des ayuaska (pardonnez l’orthographe)Et pour chercher la vérité ! Il a maigri beaucoup, ne compose plus , ( car artiste super-qualifié),fait des accès de colère et d’autorité, et prend l’inquiétude de sa mère pour tentative de contrôler sa vie! C’est un film qui aurait déclenché sa «  quête « ! Je comprends la déception du jeune, pourtant l’argent , il sait le faire et en profiter ! Il veut plus, mais il s’éloigne des gens ! Comment les aider ?(Car la mère me l’a demandé). La mère et le fils? That is the question! Et ça a s’installe dans la durée, leur crise .

  • bisson dit :

    bonsoir ,je ne connais pas le LSD mais je connais les chamanes et leur plantes,ils disent que ce n’est pas pareil .Pour ma part n’étant pas dépressif ,j’ai découvert un monde intérieur et la méditation en même temps m’y à aidé.merci de vôtre réponse.

  • Jean-Bernard Fasel dit :

    Bonsoir, je confirme tout ce que vous dites à propos du Lsd ainsi que de ce champignon. Ce sont des plantes magiques, dans le sens qu’elles portent en elles une force de guérison spirituelle et ouvrent l’esprit à une autre dimension. Mais je comprends qu’elles fassent peur aux régimes politiques qui nous contrôlent. Imaginez des gens qui deviennent libres et heureuses. Très dangereux. jbfasel

  • gertrude dallot befio dit :

    Je suis avec le plus grand intérêt les articles du docteur Bazin. Je voudrais bien essayer les nouvelles méthodes de guérison, mais hélas, après nous a bien fait miroiter ces méthodes, on ne sait pas où les trouver. Comment trouver un guérisseur quantique ou maintenant cette substance qui nous éloigne du matérialisme ? Sur internet on n’est pas sûr de trouver du sérieux. Dr. Bazin, donnez nous des adresses pour suivre vos conseils SVP

  • Jung dit :

    De très mauvais souvenirs me font tout de même douter quelque peu de la nécessité de « vanter » l’éventuelle efficacité de la médecine psychédélique . Le LSD a fait des ravages parmi mes amis de fac dans les années 1969 1970 lorsque j’étais aux USA. Malgré la lecture d’une d’une sourate du Coran qui devait les aider à bien faire « le voyage » . Pourquoi le Coran? Je n’ai jamais eu l’explication. Toujours est-il que rien que dans mon cercle d’amis les plus proches, 4 ont trouvé la mort en se défenestrant , pour les deux autres il a fallu 4 voire 5 personnes pour les maîtriser et les empêcher de «  voler » et donc de sauter.
    Pourquoi utiliser des substances hallucinogènes pour quitter son corps , essayer d’approcher le monde «  divin » , de « l’au-delà », le monde supra-sensible ? N’est cePas cela qui explique le « mythe » de la faute originelle , Adam et Ève croquant la pomme, = le Savoir qui les rapprochait du « divin » ?
    Je suis tout à fait d’accord avec Bruno et Didier dans leur commentaire. Il existe bien des sciences ( scientifiques, religieuses ou autres) voire des savoirs empiriques ou des raisonnements qui peuvent nous aider dans notre recherche de la « réalité » ou «  vérité ». Également les récits des expériences de mort imminente .
    La 4ème partie de votre lettre, Xavier explique très bien les effets psychédéliques et l’utilistation du LSD semble défendable dans un but thérapeutique lorsqu’il s’agit d’apporter la sérénité à certains qui n’ont pas pu faire ce chemin de recherche et sont dans l’effroi de la mort .
    Quant à l’ectasy , j’ai vu les ravages et la « descente aux enfers » chez beaucoup de nos jeunes lycéens. On disait alors que l’ectasy n’était composé que de substances chimiques ? Alors Santé naturelle???
    Il faudrait donc être très vigilants dans l’utilisation de ces produits et vraiment réussir à cibler les patients. Et éviter les débordements et la vente par les trafiquants !
    Cordialement
    Élisabeth Jung

  • Cath.Cros dit :

    Après avoir bien lu cet article il m’apparait clairement, et sans avoir pris de produits, que l’effet des psychotropes dont fait parti le LSD, les champignons et tous les autres, détruit l’esprit humain. Par définition un psychotrope se dit d’un médicament ou d’une substance qui agit chimiquement sur le psychisme. Il a été prouvé que tout ce qui agit sur le psychisme vous fait perdre “votre” contrôle et vous êtes à la portée de faire des choses que vous ne feriez jamais en temps normal.
    Pour info, le LSD est l’un des produit chimique qui altère le plus l’humeur. Les effets sont imprévisibles. Ils dépendent des quantités ingérées, de l’humeur de la personne, de sa personnalité et du milieu dans lequel la drogue est prise. C’est comme un coup de dés ! Le plus grave c’est qu’il n’arrive pas à distinguer les sensations créées par la drogue de celles qui sont réelles. Bref… renseignez-vous bien avant.

  • MURGUE dit :

    Bonjour, Je lit avec intérêt tout ce qui se rapporte aux médicament ou contre “les médicaments classiques même s’ils ont leur intérêt en cas de crise. Pensez vous qu’il puisse exister un traitement substitutif à l’ABYLIFY pour la bipolarité les effets secondaires à long terme ne sont pas connus et sur le court terme, ils assomment.Merci beaucoup

  • Busigny dit :

    pourquoi vous n’avez pas publié mon commentaire ?
    il allait pourtant tout à fait dans le sens de votre article…

  • Decobecq dit :

    Bonjour M. Bazin,

    Entre une « drogue » médicamenteuse et une drogue que l’on pourrait appeler « biologique » ou « naturelle”, il n’y a aucune différence.
    Ce ne saurait être un traitement spirituel puisque cela détruit petit à petit ou bien très rapidement le niveau de conscience de la personne qui en prend.

    Ce n’est pas un traitement révolutionnaire, c’est plutôt rendre une population encore plus « addict » à des substances qui influent directement sur la santé mentale.

    A qui profite ce nouveau crime ?

    Merci pour vos publications,
    Joël D

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