Skip to main content

Cher(e) ami(e) de la santé,

Nous sommes à l’aube de l’émergence d’une nouvelle discipline : l’oncologie microbiotique[1] !

Eh oui, votre microbiote est également décisif si vous suivez un traitement anti-cancer, en particulier une immunothérapie.

Or, le problème majeur de ce traitement, c’est qu’il est très difficile de prédire son efficacité

Prenez le cancer du poumon[2].

L’immunothérapie a un effet positif seulement pour 35 % des malades[3].

Mais la médecine ne sait pas encore pourquoi elle fonctionne chez les uns, et pas les autres.

Un nouvel élément de réponse vient d’être apporté… par une bactérie du microbiote[4] : l’AKK (je vous la présente dans un instant).

Pendant 4 ans, les chercheurs ont regardé le microbiote de 338 malades atteints de ce cancer, sous immunothérapie :

Ceux qui avaient un microbiote riche en AKK, répondaient mieux aux traitements… mais surtout vivaient plus longtemps[5] (que ceux dont le microbiote était appauvri en AKK) !

Leurs conclusions sont prometteuses :

 Avoir beaucoup de AKK (ou non) pourrait permettre, à l’avenir, de savoir si vous allez répondre favorablement ou non à votre immunothérapie[6].

Et pas seulement pour les cancers du poumon d’ailleurs !

C’est ce qu’on appelle un marqueur prédictif.

Une bactérie microscopique serait donc capable de faire pencher la balance des traitements anti-cancer ?!

Et le pire, c’est qu’elle a plus d’un tour dans son sac…

AKK : les fées se sont-elles penchées sur votre berceau ? (En avez-vous dans le ventre ?)

Et en l’occurrence, la fée, c’est votre mère.

Cette prodigieuse bactérie dont le nom est Akkermansia muciniphila, est héritée de votre mère – via le lait maternel[7]

Et voici à quoi elle ressemble :

Très nombreuse jusqu’à vos 1 an, elle a ensuite colonisé vos organes digestifs, comme votre bouche, votre pancréas, votre vésicule biliaire, votre intestin grêle, votre appendice et votre côlon.

Et c’est une excellente nouvelle !

Car toutes les études tendent à la considérer comme un marqueur de bonne santé, et d’abord comme LA

Gardienne de vos intestins : plus vous en avez, moins ça flambe !

Il faut dire qu’Akkermansia a une particularité notable, contrairement aux autres bactéries qui ont besoin de restes alimentaires pour se nourrir. 

Elle utilise le mucus comme source d’énergie.

Le mucus tapisse la muqueuse intestinale.

Il constitue une ‘’barrière semi-perméable’’ qui protège contre les bactéries pathogènes.

Akkermansia entretient donc cette fonction barrière de votre intestin : grâce à elle, il y a toujours une bonne épaisseur de mucus

À l’inverse, on sait aussi qu’en cas d’inflammation digestive type Crohn, d’obésité ou de diabète, ce mucus est aminci…

… et que la population d’Akkermansia chez ces personnes, est souvent moins nombreuse aussi.

Et c’est là le plus fascinant, car AKK joue un rôle clé dans l’apparition (ou non) de multiples maladies[8]

Légende : Des fractures liées à l’arthrose à l’asthme et à l’eczéma, en passant par le diabète, l’ostéoporose, Crohn, le syndrome du côlon irritable, Parkinson, Alzheimer, ou encore l’épilepsie et la dépression, Akkermansia joue un rôle déterminant pour votre santé !

… mais alors, l’inverse serait-il également vrai ?

Se ‘’repeupler’’ en Akkermansia permettrait-il d’inverser certaines pathologies ?

Ils avalent 10 milliards d’Akkermansia par jour et régulent leur syndrome métabolique !

En 2019, une grande étude très attendue, car en double aveugle et randomisée[9], a confirmé la puissance de cette bactérie :

40 volontaires avec un syndrome métabolique (hypertension, hyperglycémie, résistance à l’insuline, masse corporelle élevée, dérèglement lipidique) ont été répartis en 3 groupes :

  • placebo ;
  • avec supplémentation de 10 milliards de bactéries Akkermansia vivantes ;
  • avec supplémentation de 10 milliards de bactéries Akkermansia pasteurisées.

Ils ne devraient rien changer d’autre, ni leur régime alimentaire, ni leur activité physique.

Pour les 2 groupes sous AKK, les résultats sont spectaculaires :

🔸 meilleure sensibilité à l’insuline,

🔸 réduction du taux de cholestérol total plasmatique,

🔸 renforcement de la barrière intestinale,

🔸 baisse de l’inflammation.

Devant cette preuve vivante, les chercheurs ont conclu que Akkermansia était un levier prometteur pour prévenir les complications liées à un prédiabète ou des risques cardio-vasculaires.

Je vous entends déjà…

Mais alors, comment ‘’gagner’’ en Akkermansia ? (3 bonnes nouvelles !)

Première bonne nouvelle : l’inuline a la capacité d’augmenter la quantité d’Akkermansia muciniphila au niveau intestinal.

Pour en faire une cure, misez sur le topinambour, la chicorée, le pissenlit, l’ail, l’artichaut, le poireau et l’oignon…

Deuxième bonne nouvelle : la berbérine, un antioxydant, stimule la sécrétion de mucus donc la ‘’nourriture’’ pour AKK. En outre, elle a un très bon effet sur la glycémie. Une pierre, deux coups !

Pour la dernière bonne nouvelle : il est désormais possible de vous supplémenter en Akkermansia (c’est tout récent !). 

Et aux dernières nouvelles, Akkermansia serait même capable de contrecarrer les dangereux effets des additifs alimentaires[10] !

Elle n’a donc pas fini de vous surprendre !

Bonne santé,

Catherine Lesage

Sources :

[1]https://rochepro.fr/pharminlink/thematiques/scientifique/traitements-anticancereux-influences-par-microbiote.html

[2] Cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC)

[3]https://www.biocodexmicrobiotainstitute.com/fr/cancer-du-poumon-une-super-bacterie-pour-mieux-predire-lefficacite-des-traitements

[4]https://www.biocodexmicrobiotainstitute.com/fr/cancer-du-poumon-une-super-bacterie-pour-mieux-predire-lefficacite-des-traitements

[6]https://www.univadis.fr/viewarticle/asco-2023-le-toposcore-pr%25C3%25A9dit-l%25E2%2580%2599influence-du-2023a1000c9y

[7] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20844065/

[8] https://spj.science.org/doi/10.34133/research.0107

[9] Résultats publiés dans Nature Medicine

[10]https://presse.inserm.fr/proteger-le-microbiote-de-leffet-nefaste-des-additifs-alimentaires-grace-a-une-bacterie/66124/

Laisser un commentaire