Mon ami le Dr Franck S. m’a raconté une anecdote étonnante. Voici, mot pour mot, ce que l’un de ses confrères médecin lui a confié récemment :
« Il n’y a rien de pire qu’un patient qui éclate en sanglot dans mon cabinet. Cela désorganise toute ma journée de consultations. Je ne peux pas obliger le patient à sortir et se calmer dans la salle d’attente… du coup, je suis obligé d’attendre que ça passe, d’écouter son déballage. C’est tout mon planning qui en prend un coup !
Résultat, pour éviter de perdre trop de temps, je m’empresse de lui prescrire des antidépresseurs ».
Et Franck de me dire, avec son regard bienveillant de médecin de famille :
« Dans mon cabinet, il y a toujours un paquet de mouchoirs disponible pour mes patients. Pour moi, un patient qui pleure, c’est un moment clé : celui où il va pouvoir s’ouvrir et me confier ce qui, profondément, ne va pas dans sa vie. Et c’est comme cela que je pourrai vraiment l’aider. »
Évidemment, tout le monde préférerait être suivi par un médecin comme Franck plutôt que par son confrère…
Mais peut-être vous imaginez-vous que la bienveillance du médecin est un simple « plus », qui permet juste de passer un moment plus agréable en consultation.
Le plus important, c’est sa compétence technique, n’est-ce pas ?
Eh bien non, pas du tout.
En réalité, l’attitude de votre thérapeute fait partie intégrante de sa capacité à vous soigner et à vous guérir.
C’est même une erreur monumentale de choisir un médecin « hautain et distant », simplement parce qu’il a les meilleurs diplômes et références universitaires.
Y compris si vous avez une maladie grave, comme le cancer :
Être écouté : la nouvelle arme anti-cancer
C’est ce qu’a révélée une étude révolutionnaire, réalisée à l’hôpital du Massachusetts, aux Etats-Unis. [1]
150 patients en phase terminale d’un cancer du poumon, à qui il ne restait plus qu’un an à vivre, ont accepté de participer à l’expérience.
Tous ont reçu les traitements médicaux conventionnels. Mais seule la moitié du groupe a bénéficié également d’une séance mensuelle de « soins palliatifs ».
Au cours de cette séance, les patients étaient écoutés, et invités à parler de sujets que les médecins abordent rarement : préfèrent-ils soulager leur douleur en priorité, ou prolonger leur vie au maximum ? Souhaitent-ils vraiment savoir le nombre de mois qui leur reste à vivre ?
L’un des participants, par exemple, dénommé Peter, avait appris de la bouche de son cancérologue que son cas était « désespéré ». Et qu’il ne pourrait pas, sauf miracle, assister au mariage de son fils, six mois plus tard. [2]
Eh bien grâce à sa séance de « soins palliatifs », Peter a pu parler de choses vitales pour lui : comment souhaitait-il vivre ses derniers mois ? Et comment allait-il annoncer la nouvelle à son fils, et à ses autres enfants qui vivaient aux quatre coins des États-Unis ?
Peut-être vous dites-vous que tout cela est « très bien », mais que ce n’est pas le « job » du médecin. Qu’il doit plutôt se concentrer sur « ce qui compte vraiment » pour guérir, c’est à dire les scanners, les protocoles et les médicaments.
Sauf que… ces quelques séances d’humanité ont eu de réels effets thérapeutiques.
Non seulement les patients qui en ont bénéficiées ont déclaré avoir eu une meilleure qualité de vie… Non seulement ils se sont sentis moins déprimés… Mais ils ont même vécu plus longtemps que les autres !
Ils ont survécu 11,6 mois en moyenne, contre 8,9 mois chez ceux qui ont uniquement reçu les traitements « standard »… simplement parce qu’on leur avait demandé ce qu’ils voulaient vraiment, une fois par mois, avec bienveillance et humanité.
En fait, les chercheurs sont en train de redécouvrir une vérité ancestrale : l’empathie et l’écoute sont les plus puissants des médicaments !
Ce devrait donc être le premier critère pour le choix de votre médecin.
L’empathie, première compétence du médecin (secret n°1)
Si vous ne me croyez pas, regardez plutôt les résultats étonnants de cette nouvelle étude, réalisée avec des patients atteints du syndrome du côlon irritable[3], une pathologie moins tragique que le cancer, mais qui peut vraiment vous gâcher la vie.
Les scientifiques ont proposé à des volontaires de traiter leur côlon irritable par des séances d’acupuncture pendant plusieurs semaines. Ce que ces patients ne savaient pas, c’est que les soins qu’ils recevaient étaient volontairement dénués d’efficacité : les thérapeutes faisaient exprès de planter leurs aiguilles de façon à ne pas déclencher d’effet physiologique.
La moitié des patients ont bénéficié de cette « fausse thérapie » par un acuponcteur « silencieux ». L’autre moitié était prise en charge par un thérapeute rempli d’empathie, à l’écoute des patients et leur prodiguant des paroles de réconfort.
Et cette simple différence d’attitude a produit des résultats spectaculaires : les patients du groupe suivi par le thérapeute bienveillant ont été 50 % plus nombreux à déclarer avoir été « adéquatement soulagés » de leurs symptômes douloureux !
Ce n’est pas simplement un effet « psychologique ». Ce n’est pas « dans leur tête ». En réalité, l’empathie du thérapeute a d’authentiques effets physiologiques.
Lorsque nous avons le sentiment d’être pris en charge avec humanité, que nous nous sentons en sécurité et en confiance avec notre thérapeute, cela active des hormones qui atténuent biologiquementnos symptômes et nous aident à guérir.
Un résultat similaire a été trouvé chez des patients atteints de « reflux gastro-œsophagien » (brûlures d’estomac) [4] :
Deux groupes de patients ont reçu un faux médicament (placebo). Mais l’un des deux groupes a eu droit à une longue séance avec un médecin, qui a pris le temps d’aborder des sujets plus personnels, tandis que l’autre groupe a eu une consultation « standard ».
Et bien les patients du premier groupe ont vu leurs symptômes s’améliorer nettement plus que ceux du second. Une preuve supplémentaire de la puissance thérapeutique de l’empathie !
Voilà une bonne raison de fuir les médecins « maltraitants », même s’ils sont « techniquement » très compétents.
Mais ce n’est pas le seul critère à prendre en compte. Évitez également de tomber sur un médecin qui ne croit pas à ses propres traitements !
S’il n’y croit pas, méfiez-vous ! (secret n°2)
Voyez plutôt cette histoire étonnante, que le Dr Patrick Lemoine a raconté il y a quelques mois aux lecteurs de la Revue Santé Corps Esprit :
« L’histoire se passe dans les années 1960. Le Dr Stuart Wolf est un grand médecin interniste américain, très connu pour sa compétence et son honnêteté scientifique. Le bon docteur se désespérait car l’un de ses patients enchaînait les crises d’asthme depuis 18 ans et qu’il ne pouvait rien faire pour l’aider.
Un beau jour, en lisant une revue scientifique, le Dr Wolf est tombé sur un article qui chantait les louanges d’une nouvelle molécule capable de soulager les asthmatiques grâce à des mécanismes totalement différents et novateurs pour l’époque.
Aussitôt, le Dr Wolf écrit au laboratoire pour lui demander des échantillons à titre compassionnel, vu la gravité de la maladie de son patient. Il reçoit par retour quelques boîtes du fameux médicament et les remet « normalement » à celui-ci. La guérison intervient immédiatement et dure pendant tout le temps du traitement.
Se demandant si la mariée n’était pas trop belle, il écrit à nouveau au laboratoire pour demander cette fois des comprimés de placebo et en précisant qu’ils devaient avoir une présentation identique. Il voulait vérifier que cette guérison miraculeuse n’était pas due à un simple effet placebo. Il les remet à son patient qui rechute très rapidement. Il redonne à nouveau le médicament efficace et le patient est à nouveau soulagé. Convaincu pour de bon, il écrit une nouvelle fois au laboratoire pour l’informer qu’il pense « raisonnablement » que ce traitement est efficace chez son patient.
C’est alors qu’il reçoit par retour un courrier : « Cher Dr Stuart Wolf, depuis le début, vous n’avez à votre disposition que des comprimés de placebo car nous avons reçu tellement de demandes de ce genre que nous n’avons pas pu suivre ! ». »
La morale de cette histoire est simple : vous avez peu de chances de guérir si votre médecin ne « croit » pas réellement à l’efficacité de son traitement !
Dans une étude classique datant de 1985, les chercheurs ont ainsi observé que la douleur des patients était nettement moins forte lorsque le médecin pensait donner un vrai médicament antidouleur que lorsqu’il pensait donner un faux médicament (placebo)… alors qu’il donnait en réalité la même molécule dans les deux cas, sans le savoir ! [5]
Attention toutefois aux médecins qui sont persuadés de l’efficacité… de médicaments toxiques :
Votre médecin est-il un gros prescripteur ? (secret n°3)
La plupart des médicaments pris sur une longue durée ont des effets catastrophiques. C’est le cas notamment des anti-inflammatoires, des antidouleurs, des anti-cholestérol, des antiacides, des antidépresseurs, mais aussi des somnifères et anxiolytiques, des médicaments contre l’asthme et les allergies (lorsqu’ils sont anticholinergiques), et bien d’autres encore. [6]
Même les antibiotiques, qui sauvent chaque année des milliers de vies humaines, ravagent votre flore intestinale et ne doivent surtout pas être pris à la légère.
À chaque fois que cela est possible, il faut donc choisir un remède naturel plutôt qu’un médicament. Et si vous me lisez régulièrement, vous savez que c’est possible dans 99 % des cas !
Malheureusement, sous la pression des labos pharmaceutiques, beaucoup de médecins sont devenus des machines à distribuer des médicaments.
C’est d’autant plus irresponsable que personne au monde ne connaît la totalité des interactions possibles entre les médicaments. Du coup, sauf question de vie ou de mort, un médecin sérieux ne doit jamais donner plus de 3 médicaments à la fois.
Hélas, quand vous regardez les piluliers géants distribués dans les maisons de retraite, vous vous rendez bien compte que cette règle simple et de bon sens n’est pas respectée.
On n’en serait pas là si on s’intéressait au patient dans sa globalité.
Et si on s’intéressait à vous, et à votre « terrain » ? (secret n°4)
Imaginez : vous arrivez en consultation avec un petit virus, une grippe, un coup de fatigue. Ou même de l’hypertension ou du diabète.
Dans 95 % des cas, votre médecin ne va s’intéresser qu’à votre symptôme et chercher à le soulager par des médicaments. Pourtant, ce qui compte vraiment pour votre santé, ce n’est pas votre symptôme, c’est la cause de ce symptôme.
Pourquoi votre système immunitaire n’a-t-il pas su repousser le virus ? Qu’est-ce qui, dans votre mode de vie (alimentation, stress, etc.) fait monter votre tension artérielle ? Pourquoi avez-vous psychologiquement besoin de ces aliments « réconforts », qui ont causé votre diabète ?
Les médecins devraient prendre exemple sur les naturopathes, qui s’intéressent profondément à tous ces aspects. Ils appellent cela « l’anamnèse » : c’est le moment où ils vous interrogent sur tous les aspects de votre vie familiale, sociale, professionnelle et environnementale.
Là encore, ce n’est pas un « petit plus », un « supplément d’âme » : c’est le meilleur moyen d’améliorer votre santé en profondeur et d’éviter que vous ne tombiez malade à l’avenir.
Mais n’en voulez pas trop à votre médecin : il n’a pas appris à le faire !
Ne jetez pas la pierre à votre médecin
Toute la formation des médecins est aujourd’hui fondée sur un dogme : le corps serait une simple « machine » qu’il faut « réparer » quand elle est « cassée ».
Ne vous étonnez donc pas que les médecins négligent vos pensées, croyances ou émotions. Est-ce que vous, vous vous mettez à écouter votre ordinateur quand il dysfonctionne (moi il m’arrive de lui crier dessus, mais ça s’arrête là) ?
Pour beaucoup de médecins, vous êtes comme cet ordinateur. Leur travail se résume donc à rechercher l’origine du problème (par des tests, scans, etc.) puis à réparer la partie défectueuse (par des médicaments, des opérations chirurgicales, etc.).
Le problème est qu’une personne humaine ne se réduit pas à une juxtaposition d’organes à traiter. Une personne est un « corps » ET un « esprit » dont l’interaction harmonieuse est cruciale dans le processus de guérison.
Mais s’intéresser au patient dans sa globalité prend du temps. Et malheureusement, dans le système français, tout est fait pour empêcher le médecin de prendre ce temps pourtant si nécessaire.
C’est mathématique : avec des consultations à 23 euros, votre médecin ne peut pas prendre une heure entière avec chacun de ses patients, sans quoi il gagnerait moins bien sa vie qu’une femme de ménage, à temps de travail égal (en comptant toutes les charges de son cabinet).
Vous imaginez bien que même le médecin le plus altruiste au monde ne pourrait pas accepter cela, après 10 ans d’études de très haut niveau.
Si les naturopathes prennent le temps nécessaire, c’est aussi parce qu’ils en ont la possibilité matérielle, grâce à un prix moyen de consultation qui se situe autour de 60 euros.
Ne demandez donc pas l’impossible à votre médecin !
Choisissez votre médecin comme votre conjoint (secret n°5)
Et ne perdez pas trop de temps à chercher le médecin parfait, l’homme ou la femme ultra-bienveillant(e), parfaitement formé(e) aux traitements naturels, et qui vous recevrait pendant des heures…
Car le médecin parfait, c’est comme la femme parfaite (ou le mari parfait), cela n’existe pas. Comme dans un couple, cherchez celui qui est bien pour vous, qui correspond autant que possible à ce que vous attendez.
Mon conseil est de privilégier le lien de confiance. Si vous vous sentez bien dans le cabinet de votre médecin, si vous vous sentez libre de communiquer avec lui, s’il vous écoute d’une oreille attentive et bienveillante, c’est déjà beaucoup.
Le reste est de votre responsabilité : il vous faut prendre votre santé en main en vous informant par vous-même, auprès des meilleures sources. C’est le seul moyen d’enrichir le dialogue avec votre médecin et de ne plus jamais accepter d’être passif.
Votre lettre m à beaucoup plue et je suis tout à fait d accord avec vous en effet, moi par exemple il m est arrive d avoir affaire à des médecins expéditifs qui se contentent juste de vous prescrire le traitement sans m écouter ., je ne reviens plus le voir .En effet le fait de consacrer un peu de temps au malade fait partie de la guérison .bravo et encore bravo pour cette lettre.
Je suis tout à fait d’accord avec vous
le morale c’est le plus important
dans la maladie
? Merci pour ces vérités sur la médecine et les critères pour choisir un bon médecin! Violetta
En effet les médecins n’ont plus le temps de vous écouter et regardent leur PC lorsque vous parlez il vaut mieux téléphoner à SOS AMITIES au moins nous sommes écoutés
En effet, les médecins nont plus le temps de vous écouter ils regardent leur PC lorsque vous leur parlez ….
Cher Monsieur,
J’ai bien capté votre message,et je approuve et vous remercie.Je suis certaine que la guérison est souvent dans la tête et aussi un peu dans le traitement. J’ai eu un cancer du sein et d’un commun accord avec mon mari,nous ne l’avons dit à personne afin qu’on en parle le moins possible et que je ne vois pas sur le visage de mes amis(e) qu’ils sont aussi désolés que moi. J’ai suivi le traitement proposé et j’ai eu une rémission de 12 années. Lors de ma rechute je me suis tournée vers la spiritualité ,avec l’opération qui allait avec et j’ai éradiqué la rechute avec encore le mutisme aux autres.
13 ans après , j’ai eu un ganglion qui a été opéré et je reste avec ce que l’on appelle le gros bras, mais pas trop gros si bien que personne ne fait attention et je m’en trouve très bien . J’ai 80 ans et j’espère vivre encore de longues années et mettant à profit tout ce que je peux apprendre sur la meilleure façon de le faire .
Merci pour tout ce que je découvre autour de la santé dans vos revues et interventions sur internet
Des médecins qui travaillent en approfondissant le sujet et s’intéressent vraiment à leurs patients existent.
J’en suis.
Je demande 50 € par consultation. mais seulement à ceux d’entre eux qui ont de bonnes complémentaires, donc à une frange restreinte.
Plusieurs m’ont fait la réflexion que 50 € pour une heure c’est à tout prendre moins que 23 € les 10 minutes.
Résultat : je n’ai jamais eu l’estime de mon banquier, et je ne l’aurai jamais.
Mais j’ai celle de mes patients.
J’ai fait trois faillites (pour cause de charges sociales forfaitaires trop lourdes), je ne suis propriétaire de rien et je ne laisse rien à mes enfants si je meurs prématurément, mais je n’ai pas non plus la moindre assise financière pour amortir le fait de travailler désormais à mi-temps alors que, suite à deux accidents – non indemnisés depuis 10 ans, je suis astreinte à ne faire qu’un mi-temps.
Vos explications sont excellentes, MAIS si on veut pour tous de « bons » médecins, c’est aux patients d’agir: qu’ils ne tolèrent donc plus les consultations bâclées au cours desquelles on ne soigne qu’un symptôme sans en rechercher la cause.
C’est parce qu’il y a trop de consultations bâclées , hâtives, que nos politiques refusent d’en augmenter significativement le tarif.
Je vous contredis sur un seul point , nous avons tous été formés pour bien soigner, notamment en constituant un dossier complet :
d’abord entendre le motif de consultation,
puis interroger sur l’anamnèse,les traitements déjà entrepris,
revenir sur les antécédents personnels (précédents épisodes similaires, circonstances de survenue – notamment contexte émotionnel personnel, climat au travail, conditions de vie, hygiène vie – activités physiques ou pas; quelle alimentation – de quels soutiens bénéficient-ils au quotidien, etc)
antécédents familiaux, etc.
Puis seulement élaborer des hypothèses , y associer le patient, lui expliquer notre démarche diagnostique ou de soins pour nous assurer qu’il y adhère…
Et là nous sommes heureux dans notre métier, mais très mal sur le plan matériel… car outre le travail en consultation, nous suivons des formations, écrivons des courriers, contactons des confrères, visitons nos hospitalisés, toutes tâches non rétribuées !
Très cordialement
c’est merveilleux de lire de telles choses, çà remonte le moral et en plus tout est vrai. Bravo Monsieur…
J’avoue que je lis votre lettre avec grand intérêt dès que je la reçois, mais suite à celle-ci, je ne peux m’empêcher de réagir, car vous touchez là un point très sensible. Comme ces conseils sont judicieux, dommage que ce ne soit impossible à mettre en pratique, lorsque l’on n’habite pas une grande ville. Vous ne semblez absolument pas conscient du fait que les « campagnards » non seulement ne peuvent pas se permettre de choisir un médecin, mais bien souvent se retrouvent sans médecin traitant du tout. Mon médecin traitant et sa femme, médecin elle aussi, ont dû cesser leurs activités il y a plus de 5 ans ; plus de 1000 patients de leur cabinet ont dû trouver un nouveau praticien. Au bout de 2 ans sans médecin, j’avais fini par trouver un docteur qui accepte encore de me prendre.
Aujourd’hui, Je suis en ALD, suite à un cancer du sein, mais je pratique l’automédication en permanence, car mon médecin traitant se résume à un nom sur un formulaire de la cpam. J’ai été opérée l’année dernière je me suis retrouvée livrée à moi-même dès ma sortie de l’hôpital. Mon soi-disant médecin a refusé de venir me voir, pour cause de carnets de visites plein, alors que j’étais en proie à des douleurs inimaginables, qui ne me permettaient pas de me déplacer hors de mon domicile. Cette dame ne travaille pas sur rendez-vous, il faut donc prévoir la matinée entière (soit 4 à 5 heures d’attente en moyenne) pour la voir. Elle n’a aucune considération du fait qu’avec un système immunitaire affaibli (suite à la chimio, entre autre), l’on soit à la merci de tous les germes, bactéries et autres affections qui se propagent dans une salle d’attente bourrée de plus de 20 personnes qui toussent et crachent sans se soucier du voisin. Alors oui, j’aimerais vraiment pouvoir mettre vos conseils en pratique, mais malheureusement à moins de se résigner à faire plus de 80 km ou à déménager (ce que je ne plus faire aujourd’hui), je suis condamnée à l’auto-diagnostique et -médication avec tous les risques que cela comporte.
Je serai curieuse de voir, si un jour quelqu’un se donnera la peine de se pencher sur notre « désert médical », car ceci ne fait qu’empirer et tout le monde s’en contre-fiche. Je sais d’expérience, que les « citadins » eux, ne sont pas du tout conscients de ce problème.
Je viens de lire très attentivement votre lettre et je suis complètement en accord avec vous. Il y a longtemps que j’ai compris que les docteurs ne cherchaient pas la cause de nos problèmes, qu’ils s’accordent un temps bien défini auprès du malade et surtout écrire une belle ordonnance de médicaments. J’accompagne des personnes en difficulté de mobilité et je les amène régulièrement chez le docteur car ces personnes n’ont confiance qu’en leur docteur, j’essaie de leur faire comprendre qu’il y a d’autres alternatives mais ce n’est pas encore dans la tête. BRAVO pour tous ces renseignements qui ne font que conforter ce que j’avais déjà compris. Je me fais suivre par une naturopathe en qui j’ai confiance, au lieu de 10 minutes de consultation, je reste une heure voire plus. Donc l’écoute est toute autre. Je pense que l’avenir sera vers cette solution eu égard de la désertification médicale.