Cher(e) ami(e) de la santé,
C’est une sacrée revanche de la Nature sur la recherche scientifique !
En 2013, Germain Sotoing Taiwe étudie la pharmacologie à Buea, au Cameroun.
Il s’intéresse à un petit arbuste très commun de son village, le pêcher africain ou Nauclea latifolia.
Et pour cause, depuis des centaines d’années, les tradimédecins l’utilisent pour soulager toutes sortes de maux (paludisme, douleurs abdominales ou rhumatismales, épilepsie…).
Mais il était loin d’imaginer que ce qu’il allait découvrir pourrait faire trembler les firmes pharmaceutiques !
Grâce à une collaboration avec l’université de Grenoble, Germain fait envoyer des feuilles, des racines (appelées « koumkouma » au Cameroun) et de l’écorce pour analyse.
Quand les résultats tombent[1], c’est la stupeur générale.
Les chercheurs n’en reviennent pas !
Pour la première fois, ils venaient de mettre la main sur…
Ce médicament que vous avez peut-être déjà pris… à l’état naturel !
Rien de neuf sous le soleil, me direz-vous.
Plus de 75 % des médicaments chimiques proviennent de la Nature.
Sauf que là, c’est exactement l’inverse !
L’homme a mis au point un médicament de synthèse AVANT de le découvrir à l’état naturel, plus de 40 ans après !
Eh oui : le Nauclea latifolia recèle en réalité le principe actif du Tramadol, un puissant antidouleur.
Or, le Tramadol a été mis au point par le laboratoire allemand, Grünenthal, dans les années 1970… à partir d’un dérivé de la morphine, provenant elle-même du pavot !
Difficile de faire plus éloigné entre le pavot et le pêcher africain !
Comment est-ce possible ?
Les chercheurs suspectent une contamination de l’arbre par du tramadol de synthèse.
Mais après des recherches approfondies, ils ne peuvent plus nier l’évidence.
Les molécules sont non seulement identiques, mais en plus, le pêcher africain contient des concentrations extraordinaires !
Le principe actif y est même ultra-concentré, allant de 0,4 à 3,8 % dans les extraits d’écorce séchée !
C’est comme si 20 g de plante séchée correspondait à1 seule gélule !
Autant dire que l’Afrique subsaharienne possède un véritable trésor…
Anti-douleur, anti-diabète et bientôt… anti-cancer ?
Depuis, les recherches vont bon train…
Car Nauclea latifolia est en train de démontrer scientifiquement les usages ancestraux des médecins traditionnels africains[2].
- Utilisé contre toutes les douleurs dans la médecine traditionnelle africaine.
> Plusieurs études ont identifié plusieurs alcaloïdes. Puissant antalgique, il présente un pourcentage de 30 % d’inhibition de la douleur, y compris neuropathiques.
- Au Nigéria, on soigne le diabète grâce à un extrait aqueux obtenu à partir de l’écorce.
> Plusieurs études scientifiques ont montré que les feuilles possèdent aussi des vertus contre un diabète sucré[3], grâce à leur action antioxydante et inhibitrice des enzymes métabolisant les glucides[4].
- Contre les conjonctivites et autres infections bactériennes (type Haemophilus influenzae responsable des otites, sinusites…), les médecins traditionnels font bouillir des feuilles pendant 10 min, et font boire à raison de 4 cuillères à soupe par jour.
> Une étude de 2019 a montré que les feuilles de Nauclea étaient plus efficaces contre ces bactéries que le médicament chimique, la ciprofloxacine[5].
- Cet arbre est aussi très utilisé contre les infections parasitaires, les diarrhées et les maux de ventre (racines séchées puis réduites en poudre, puis on en fait une décoction).
> Confirmation avec plusieurs études de son efficacité contre les helminthes (vers), E. Coli[6] et les diarrhées[7].
Et je pourrais encore continuer, car toutes les preuves sont en train d’être fournies : contre la fièvre, l’épilepsie, les vertiges, les maux de dos, les douleurs dentaires[8] ou la toux (ses fruits sont riches en antioxydants)…
Mais encore plus surprenant !
Des travaux suggèrent que Nauclea latifolia pourrait avoir une activité qui empêche la prolifération cancéreuse sur des lignées de cellules de cancer du sein.
Surtout, l’activité des racines pourrait être proche de celle du Tamoxifène, le médicament de référence utilisée contre ce cancer[9].
Dernier détail, et pas des moindres : ce n’est pas parce que le pêcher africain est naturel qu’il n’en est pas moins addictogène – comme le Tramadol.
Il existe aussi un risque d’addiction liée à une consommation régulière et abusive des dérivés de cet arbre.
Mais malgré tout…
Un magnifique pied-de-nez à la médecine chimique !
Une fois de plus, cet exemple montre le mépris de la médecine ‘’moderne’’ pour les médecines traditionnelles ancestrales.
Et encore !
Que dirait un laborantin en blouse blanche voyant un médecin traditionnel camerounais procéder à la récolte des écorces et racines ?!
Le médecin traditionnel va d’abord ‘’renforcer’’ la puissance de l’arbre car en forêt, cette puissance est dispersée.
Il va donc la ‘’canaliser’’ pour la diriger cette puissance vers la guérison du malade.
Ensuite, il va émettre un vœu et une demande auprès de l’arbre, en ayant pris auparavant un grain de poivre pour entrer en communion avec lui.
Si, par malchance, l’écorce taillée tombe du mauvais côté, il faut renoncer : l’arbre ne donne pas sa grâce, et n’aura donc aucun effet sur le malade.
Par conséquent, le malade devra consulter un autre guérisseur[10]…
Un choc des mondes et pourtant…
Quelle gageure si ces médecines ancestrales arrivaient un jour à traiter nos maladies modernes en Occident !
Restons humbles face à la formidable puissance des pharmacopées ancestrales !
Prenez soin de vous,
Catherine Lesage