Cher(e) ami(e),
Comme tous les Français, vous avez certainement une boîte de paracétamol[1] dans votre armoire à pharmacie, au « cas où ».
Pour soulager un mal de tête ou une poussée de fièvre.
Je ne veux pas vous faire peur, mais j’aimerais que vous lisiez cette lettre jusqu’au bout, avant d’avaler le prochain cachet.
Car si le « réflexe Doliprane » a la vie dure, il défraie la chronique depuis quelques années (à juste titre).
Pire : en ce début d’année, un nouveau scandale vient encore de l’éclabousser.
Révélation 2022 : il augmente la pression artérielle
La nouvelle est tombée en février dernier : le paracétamol augmenterait significativement la tension artérielle des patients qui en prennent régulièrement.
Les chercheurs de l’Université d’Edinburgh[2] ont administré à 110 personnes, souffrant d’antécédents d’hypertension, 1 g de paracétamol 4 fois par jour (soit la dose maximale recommandée) ou un placebo, pendant 2 semaines.
Résultat : les patients sous paracétamol ont vu leur risque de faire un AVC ou un infarctus bondir de 20 % !
Imaginez le drame pour les patients déjà hypertendus !
Ce premier grand essai randomisé est une révélation majeure, car on croyait jusqu’à cette étude que le paracétamol n’avait aucune incidence sur la tension, contrairement aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l’ibuprofène.
Pourtant, dès 2010, ce phénomène semblait connu, les chercheurs indiquant déjà dans la revue médicale suisse de référence :
« Si la toxicité cardiovasculaire des AINS est bien connue, la réputation d’innocuité du paracétamol dans ce domaine est peut-être usurpée[3]. »
Pourquoi alors attendre autant de temps pour diligenter des études lorsqu’on suspecte un tel effet secondaire, aussi dangereux pour la vie des patients ?!
D’autant qu’ :
Un effet secondaire peut en cacher un autre (et ce n’est que le début !)
Depuis des décennies, médecins et gynécologues vantaient l’innocuité du paracétamol en cas de grossesse.
Une erreur a priori !
Au contraire, les troubles peuvent être très sérieux sur le fœtus : neurologiques (hyperactivité, autisme…), urogénitaux (malformations) et reproducteurs (puberté précoce)[4]…
Pour Ann Bauer, chercheuse de l’Université du Massachusetts, une des coauteurs de l’étude :
« L’ensemble est le signe que le risque a probablement été sous-estimé »
Mais en attendant, rien ne change. Les caisses de Sanofi flambent et les patients s’intoxiquent.
Car il y a ceux qui meurent à petit feu, et ceux qui succombent d’une overdose fulgurante.
Souvenez-vous de Naomi Musenga, 22 ans.
Fin 2017, elle prend du Doliprane pendant plusieurs jours, en auto-médication pour soulager ses douleurs. Son état se dégradant, elle augmente alors les doses.
Jusqu’à appeler le Samu pour des douleurs insupportables au ventre.
Mais les urgences ne la prennent pas au sérieux.
Résultat :
Victime de non-assistance à personne en danger, son décès a suscité une effroyable prise de conscience : oui, il est possible de faire une « overdose » avec du Doliprane !
Comment ? Lorsque le foie n’arrive plus à les dégrader correctement, les déchets toxiques s’y accumulent et détériorent de façon irréversible le foie et les reins. La personne meurt alors en quelques heures.
Pourtant, le paracétamol est prescrit à tour de bras et consommé en quantité déconcertante !
Il est de fait :
- la première cause de greffe de foie en France pour hépatite aiguë grave (environ 1500 par an)
- la première molécule responsable des intoxications médicamenteuses en France (en 10 ans, 95 600 admissions ont été enregistrées pour ce motif).
Rattrapée par le scandale, l’Agence de santé a enfin réagi.
Désormais un message d’alerte figure sur toutes les boîtes des 290 médicaments qui contiennent du paracétamol :
Et ainsi on fait porter la responsabilité des surdosages aux usagers !
Sous-entendu, ce n’est pas le paracétamol qui est dangereux, mais VOUS qui ne savez pas vous en servir.
C’est un peu fort de café !
Car les effets secondaires du paracétamol sont bien connus, mais toujours passés sous silence.
Une omerta qui fait du mal quand on sait que le paracétamol :
- dégrade votre fonction rénale, surtout si vous l’associez à l’alcool[5];
- augmente votre risque de mourir de 23 %, même si vous respectez les dosages[6];
- accentue le risque de faire une crise cardiaque de 63 % si vous êtes une femme et que vous prenez plus de 15 cachets par semaine (soit toujours deux fois moins que la dose recommandée) ;
- entraîne des saignements gastriques fréquents[7];
- affecte l’audition (notamment les risques de devenir sourde, si vous êtes une femme[8]);
- impacte les fonctions respiratoires, avec notamment le risque de survenue d’un asthme chez votre enfant[9].
Malgré ces risques scientifiquement documentés, le paracétamol demeure en vente libre en France, en toute impunité.
(Je vous signale qu’en Suède, il est retiré des supermarchés depuis 2015[10] !)
Ces dangers avérés ne semblent pas effrayer les autorités sanitaires.
La preuve, depuis 2 ans, on nous a rabâché en boucle le même message :
« Contre le Covid, prenez du Doliprane ! »
Quelle irresponsabilité flagrante !
Surtout quand ce genre de recommandations sort de la bouche du ministre de la Santé, Olivier Véran, lui-même médecin :
Faut-il vous rappeler, Dr Olivier Véran, qu’on ne prescrit jamais des médicaments à l’aveugle, sans connaître les contre-indications de son patient ?
Avez-vous bien mesuré les risques que vous avez fait prendre aux Français avec une telle recommandation ?
Faut-il vous rappeler que nous sommes loin d’être tous égaux face à la prise de paracétamol (et de médicaments en général) ?
Mr Véran, vous auriez certainement gagner en crédibilité en demandant plutôt aux Français :
Où en sont vos stocks de glutathion ? (importance capitale)
Car peut-être êtes-vous concerné par un risque élevé d’intoxication, sans le savoir.
C’est le cas notamment si vous :
- prenez d’autres médicaments car vous pouvez allègrement dépasser les 4 g maximum journaliers, sans vous en rendre compte !
- avez d’autres pathologies comme un diabète de type 2, des problèmes pulmonaires ou cardiaques…
- êtes carencé, notamment en vitamines A, C, E ;
- si vous êtes stressé, sédentaire ou au contraire, hyperactif ;
- si vous consommez de l’alcool, fumez ou êtes exposé à des polluants ;
- si vous êtes en situation de dénutrition ou si vous pratiquez des jeûnes réguliers.
Car dans toutes ces situations, vous présentez un risque accru de carence en glutathion.
Or, cet antioxydant, produit naturellement par notre corps, est absolument indispensable pour éliminer correctement l’une des molécules toxiques du paracétamol, le NAPQI.
Pour faire simple, quand vous prenez du paracétamol, votre corps va l’assimiler. Il va alors passer dans le sang où il reste environ 2 heures.
Ensuite, il est métabolisé en « déchets », prêts à être éliminés dans les urines. Ce qui est le cas à 95 %, sauf pour un résidu particulièrement toxique : le NAPQI (N-acétyl-p-benzoquinone-imine).
Le glutathion va « s’attaquer » à ce déchet pour vous éviter d’accumuler trop de NAPQI, et de détériorer votre foie et vos reins de façon souvent irréversible.
Or à partir de 50 ans, les réserves en glutathion s’amenuisent.
Heureusement, il existe un moyen très simple de les renforcer naturellement :
Il s’agit d’un acide aminé, précurseur du glutathion : la NAC, la N-acétyl-cystéine. Elle se trouve très facilement sous forme de gélules, en complémentation.
Je vous recommande donc, sans risque :
- une dose initiale de 140 mg/kg (si vous pensez avoir pris trop de paracétamol, jusqu’à 5h après ingestion) ;
- des doses d’entretien de 70 mg/kg toutes les 4h pendant 72 h.
Boostez votre glutathion dans l’assiette
Sachez aussi que vous pouvez naturellement renforcer vos réserves de glutathion :
- Mangez brut, varié et de saison le plus possible, en adoptant le régime méditerranéen, le meilleur pour augmenter la synthèse de cet acide aminé ;
- Consommez régulièrement de la vitamine C qui augmente son absorption et ses effets : mettez des herbes aromatiques, des choux ou des baies au menu. Ce sont d’excellents boucliers contre la fuite de glutathion.
- Pimentez vos assiettes avec du curcuma et quelques rondelles de gingembre frais ;
- Lin, colza, noix ou chanvre : faites le plein d’oméga-3 et variez les plaisirs ;
- Saupoudrez vos plats de levure de bière et de germe de blé en paillettes, vous augmenterez délicieusement vos apports en cystéine, autre précurseur de la NAC.
Et plus que tout, souvenez-vous que le paracétamol n’est jamais un réflexe contre la fièvre qui aide toujours votre corps à combattre une infection.
Pour un adulte en bonne santé (non épileptique notamment), vous pouvez la laisser grimper jusqu’à 39,5/40°C. Pensez surtout à bien vous hydrater.
Si vous êtes vraiment très inconfortable, voici ce qui est possible :
- faites un bain dérivatif : en position accroupie au-dessus d’une cuvette, passez un gant humide sur le périnée et les plis inguinaux d’avant en arrière, pendant 15 à 20 minutes minimum (attention, l’eau doit être froide mais pas glaciale) ;
- imbibez un gant d’eau florale de lavande fine sur le front ;
- préparez-vous une tisane à visée sudorifique à base de fleurs de sureau (30 g) et de bractées de tilleul (70 g).
Prenez soin de vous,
Xavier Bazin