Cher(e) ami(e),
Vous ne la connaissez pas mais vos dents doivent une fière chandelle à cette femme.
Elle n’a pas l’allure de Sherlock Holmes.
Pourtant, ce qu’elle a découvert est tout simplement… un pur scandale.
Sans Cristin Kearns[1], cette dentiste américaine, le monde entier ignorerait encore les pires manigances du lobby du sucre[2].
Si vous pensez que ce genre de pratiques n’existe qu’en Amérique, lisez bien ma lettre jusqu’au bout… vous pourriez bien être surpris avec les
Sugar papers : un scandale qui VOUS concerne !
Quand Cristin Kearns fait une vacation dans un cabinet de Denver, elle est effarée du nombre de patients avec des caries.
Ils en avaient presque une à chaque dent !
« Presque » rien d’anormal : les États-Unis, comme de nombreux pays industrialisés, affichent des taux de caries proches des 100 %.
Cristin Kearns sait que le sucre est directement lié à cette hécatombe de cas graves.
Elle veut comprendre.
En 2007, elle se rend donc à un colloque professionnel sur la gingivite et le diabète dans l’Oregon.
C’est une phrase prononcée publiquement par un professionnel la fait sortir de ses gonds et basculer en serial-enquêteuse :
« Il n’y a pas de lien entre le sucre et les maladies chroniques. »
Comment un professionnel peut-il publiquement affirmer une telle absurdité scientifique ?
Elle a l’intuition que ces « conseils » sont téléguidés par les lobbyistes.
Pour en avoir le cœur net, elle se rend dans les archives de l’État, où sont stockées les archives d’une ancienne grande entreprise sucrière, la Great Western Sugar.
Elle déterre alors une quantité hallucinante de documents (courriers internes, procès-verbaux…) qui montrent un seul objectif :
Dès les années 60, le lobby du sucre veut faire capoter le programme de prévention des caries dentaires, porté par la National Institute of Dental Research (NIDR).
Le comité scientifique de l’organisme est unanime : il faut une diminution drastique de la consommation de sucres.
De longue date, les scientifiques savent qu’une bactérie, Streptococcus mutans, se sert du saccharose pour se fixer sur les dents.
Une fois dessus, elle grignote l’émail, ce qui provoque une carie.
Devant une telle menace contre son « business », les fabricants se rassemblent alors pour lancer le
« Projet 269 » pour noyer le poisson sur les méfaits du sucre
Depuis les années 50 au moins[3], les fabricants de sucre connaissent parfaitement les conséquences délétères du sucre sur la santé[4] (et pas seulement bucco-dentaire !).
Face à l’urgence, ils financent des programmes de recherche[5] pour « contourner » cette menace, en attirant l’attention sur des pratiques alternatives.
Tout y passe pour essayer de sauver le « sucre » !
Naissent alors des idées farfelues comme un vaccin anti-caries, des ciments pour protéger l’émail ou encore des enzymes pour détruire la plaque dentaire.
Ne riez pas : certaines ont eu une belle vie puisqu’encore en 2017, on annonçait un possible candidat prometteur contre les caries[6]…
Mais ce n’est pas tout !
En parallèle, le lobby du sucre manipule allègrement l’opinion publique, et matraque des idées comme :
« Le sucre blanc ne tue pas »
« Pourquoi on est né avec un penchant pour le sucre »
« Le sucre élimine la fatigue »
« L’énergie fournie par le sucre peut vous aider à manger moins »
Tellement bien que la Sugar Association qui chaperonne le lobby sucrier américain gagne même un Silver Anvil Award, en 1976, pour sa campagne de communication !
Mais ces messages n’auraient pas autant d’impact sans caution scientifique !
Le lobby du sucre paie donc rubis sur ongle des chercheurs qui défendent publiquement leur message, brouillent les pistes et réfutent les détracteurs :
Ce professeur de Harvard payé pour blanchir le sucre !
Pour être sûr de viser dans le mille, le lobby s’entoure d’éminents professeurs…
Et quelle institution de plus crédible qu’Harvard ?
Le lobby trouve donc un relais en la personne de Pr Fredrick Stare, une sommité de la nutrition[7].
Là encore, grâce à Cristin Kearns, on sait aujourd’hui qu’il a été grassement payé[8] par le lobby sucrier pour :
- détruire des études impliquant le sucre ;
- mettre en avant l’hypothèse selon laquelle seuls le gras et le cholestérol peuvent faire diminuer le risque cardiovasculaire, et pas le sucre[9] ;
- promouvoir une vision positive du sucre, « sans danger », y compris pour les dents !
Et le pire, c’est que la stratégie fonctionne !
Résultat : en 1969, le NIDR retire la réduction de la consommation de sucres de ses recommandations du futur programme !
Le projet d’étiquetage des aliments en fonction de leur « dangerosité dentaire » est lui aussi enterré… (il faut attendre 1996 pour qu’il refasse surface !)
Cristin Kearns est stupéfaite : 80 % des propositions de l’industrie sont reprises dans le programme national de réduction des caries, dans les années qui suivront !
Des tactiques identiques à celles qu’utilisait le lobby du tabac[10]… Sucre et tabac : même combat !
Problème : le lobby sucrier ne fonctionne pas seulement à l’échelle des États-Unis.
Il reste très puissant au Parlement européen, où s’activent plus de 60 associations et lobbys pro-sucre[11]…
Mais aussi chez nous, car
En France, on aime le sucre… (normal, on est le premier producteur européen[12] !)
Chaque année, 5 millions de tonnes de sucre sortent des 25 sucreries françaises[13].
Alors autant dire qu’il faut à tout prix protéger ce secteur[14] !
Certes, les autorités sanitaires reconnaissent désormais officiellement le lien entre caries et sucre (encore heureux !)[15].
Mais gare aux ministres qui s’aventurent à affirmer publiquement que « le sucre tue énormément ! », comme Agnès Buzyn en 2017[16].
Propos auxquels la filière avait immédiatement réagi… demandant même à la ministre de « corriger ses excès de langage » !
Ne tombez plus dans le panneau car une chose est sûre :
Sans sucre, pas de carie…
Répétons-le encore et encore aux 99 % des Français adultes qui ont des caries[17]…
Ne cédez plus aux sirènes du sucre…
… vous contribuerez à rendre ce lobby moins puissant sur votre santé !
Continuez à vous brosser les dents au moins deux fois par jour, deux minutes.
Si vous êtes sujet aux caries, déposez une goutte d’huile essentielle de tea tree en fin de brossage en prévention.
Surveillez également votre taux de vitamine K2 en cas de polycaries (mais aussi pour éviter le déchaussement des dents et leur déminéralisation).
Prenez soin de vous,
Catherine Lesage