Cher(e) ami(e) de la santé,
Si vous pensez que les médecins sont à l’abri d’être tués par un médicament, détrompez-vous.
L’histoire récente de cet urologue canadien en est la preuve[1].
En janvier 2023, le Dr Anil Kapoor, 58 ans à peine, apprend la terrible nouvelle.
Il a un cancer du côlon, stade 4.
Malgré le coup de massue, le pronostic est encourageant.
Et les spécialistes sont confiants.
Il commence donc une chimiothérapie « pour gagner quelques années ».
Mais rapidement, son état général bascule.
« Il a commencé à vomir et à se sentir extrêmement nauséeux », explique son frère Scott, également médecin.
24 heures plus tard, Anil Kapoor déclenche une grave inflammation de la bouche et de la gorge.
Impossible pour lui de manger, de boire ou même de parler.
Surtout, il est pris de diarrhées incontrôlables.
Après trois semaines d’atroces souffrances, fin février, il meurt.
Laissant toute sa famille dans un profond désarroi…
Même médecin, il ne savait pas qu’il risquait sa vie avec…
Qu’est-ce qui a tué le Dr Anil Kapoor ?
De deux choses, l’une.
Soit son cancer est soudainement devenu foudroyant…
Soit Anil n’a pas ‘’supporté’’ les effets secondaires de la chimiothérapie…
Le pire, c’est que ni le Dr Anil Kapoor, urologue, ni ses deux frères, eux aussi médecins (l’un est urgentiste, l’autre anesthésiste), n’avaient connaissance de ce scandale !
Aucun d’entre eux n’avait jamais entendu parler des risques de ce traitement contre le cancer.
Vous avez bien lu : une famille entière de médecins ignore ce scandale !
Alors imaginez pour un malade ‘’lambda’’ !
(Ce patient ‘’lambda’’ qui pourrait être… vous ou un membre de votre famille…)
Son fils, Akshay, est encore sous le choc :
« Découvrir que… c’était évitable. Cela me remplit de beaucoup de colère et de tristesse. »
Ce scandale peut vous toucher vous aussi (sans le savoir)
Car ce qui a tué le Dr Anil Kapoor n’est pas un cancer foudroyant… mais bien son traitement !
Bien sûr, de nombreux médicaments anticancéreux sont toxiques.
Mais la molécule du 5-FU, la fluorouracile, n’est pas comme les autres.
Pourtant, elle est sur le marché depuis 1958 et très couramment utilisée contre les cancers du sein, les cancers digestifs et ORL.
Sa particularité, c’est que si vous avez un déficit en DPD (dihydropyrimidine-déshydrogénase), une enzyme qui permet de dégrader le 5-FU, vous risquez de mourir !
Car cette enzyme est VITALE.
C’est exactement ce qui est arrivé à Anil Kapoor.
Malgré le test, il passe dans les mailles du filet !
Pourtant, ce ‘’problème’’ aurait pu être résolu depuis 2003 avec l’arrivée de tests fiables pour identifier ce déficit en DPD.
Ce qu’il y a de plus simple et de plus fiable, c’est la prise de sang.
On regarde l’uracilémie.
En France, ce test coûte 32,40 €, pris en charge par la Sécurité sociale.
Au Canada, c’est un autre test qui est pratiqué : le génotypage qui permet d’identifier une ou plusieurs mutations sur le gène en question (le gène DPYD).
Ce qui avait été fait pour Anil Kapoor.
Mais comment se fait-il que son déficit complet en DPD n’ait pas été vu et qu’il ait eu le feu vert pour une chimio au 5-FU ?
Anil Kapoor n’avait pas les bons ancêtres (et vous ?)
L’un des meilleurs spécialistes de la toxicité du 5FU, le chercheur Steven Offer de la célèbre Clinique Mayo, explique :
« Les études utilisées pour identifier les 4 variantes les plus courantes lors du pré-dépistage impliquent principalement des patients blancs, laissant les autres populations plus vulnérables. »
Conclusion : « Le manque de preuves concernant les variantes liées aux groupes raciaux/ethniques a abouti à des tests génétiques qui favorisent largement une population caucasienne. »
Voilà comment Anil Kapoor, d’ascendance sud-asiatique, a pu obtenir un faux positif lors de son test.
Si les médecins avaient demandé un séquençage complet de son génome (au lieu d’une seule partie), ils auraient vu son déficit et auraient pu éviter ce drame.
Mais cette analyse est coûteuse et assez longue.
Dans leur malheur, les deux frères d’Anil ont au moins pu réaliser ce test : le premier, Scott, est lui aussi déficitaire en DPD, mais pas Sunil.
Au moins, maintenant, ils savent… et vous aussi.
N’acceptez pas une chimiothérapie à base de 5FU avant d’avoir lu votre prochain Santé Libre !
Ce scandale, je ne l’ai pas découvert par hasard.
Mais dans Santé Libre, la revue que nous lisons, vous et moi, chaque mois.
C’est Alain Rivoire, fondateur de l’Association française des victimes du 5FU[2], qui en a parlé à mon ami Gaspard Frey.
Des drames provoqués par le 5FU, Alain Rivoire en sait quelque chose.
Sa femme Roselyne est décédée en 2016 à cause d’un déficit complet en DPD.
Elle n’avait tout bonnement pas été testée.
Depuis, il s’est battu pour que les tests soient OBLIGATOIRES (depuis 2019, en France) et que cette omerta cesse.
Dans votre prochain numéro à paraître en janvier, vous apprendrez :
🔶 Quels sont les symptômes d’un déficit en DPD ? Alain Rivoire vous en parle p.13 ;
🔶 Déficit complet ou partiel : quelles différences et quel pourcentage de Français sont concernés par l’un et l’autre ? Vous verrez que ce déficit est loin d’être rare ! ;
🔶 Le nombre hallucinant de malades qui reçoivent une chimio au 5FU chaque année en France et qui sont exposés sans le savoir ;
🔶 La prise de sang pour l’uracilémie et le génotypage ne sont pas les deux seuls tests. Il en existe un 3e que vous pouvez demander à votre médecin. Révélations p. 14 ;
🔶 Les tests sont obligatoires depuis 2019 mais tous les médecins ne les font pas ! Par exemple, au CHU de *****, on teste 1 patient sur 2, s’inquiète Alain Rivoire. Une négligence intolérable qui peut vous concerner vous aussi (surtout si vous habitez cette région) ;
🔶 Les 3 choses INDISPENSABLES que vous devez demander à votre médecin avant d’accepter une chimio au 5FU. (Elles peuvent littéralement vous sauver la vie !)
Vraiment, tout le monde devrait avoir accès à ces informations vitales pour sa santé et sa vie.
Et tant mieux, car en tant qu’abonné à la revue Santé Libre, vous avez pris une sacrée longueur d’avance.
C’est une chance inestimable !
Prenez soin de vous,
Catherine Lesage