Quand j’explique que nos autorités de santé peuvent dire n’importe quoi…
…on me regarde souvent avec des gros yeux !
Comme si je venais de dire une grossièreté – ou une théorie complotiste de mauvais goût !
Et pourtant…
Prenez l’exemple des recommandations officielles pour maigrir (ou éviter de grossir).
Ce que nos autorités vous demandent de faire est absurde… à l’opposé du bon sens… et contraire à 20 ans de recherche scientifique en nutrition !
Ils vous disent :
- De ne jamais sauter un repas ;
- De prendre un petit-déjeuner sucré ;
- Et de manger des féculents à chaque repas !
Et vous allez voir, ces conseils sont tout simplement criminels !
Pour une raison simple : si vous suivez ces conseils, c’est le meilleur moyen d’avoir faim tout le temps !
Et si vous avez « trop faim », non seulement vous souffrez le martyre… mais vous ne pouvez pas maigrir durablement !
Savez-vous à quoi servent les « amuse-bouches » et autres « apéritifs » ?
Prenez la grande tradition de l’apéro.
Quand des amis vous invitent à dîner, s’ils vous servent des olives ou des biscuits salés en « apéritif », ce n’est pas pour se tirer une balle dans le pied.
Ils ont peut-être passé la journée à cuisiner pour vous… et leur objectif n’est pas du tout de vous « caler » avant même de commencer le repas !
Au contraire : apéritif, selon la définition du dictionnaire, veut dire « qui ouvre l’appétit » (cela vient du latin apertivus, qui signifie « ouvrir »).
En phytothérapie traditionnelle, on dit d’une plante « apéritive » qu’elle stimule l’appétit.
Pensez aussi aux « amuse-bouches » qu’on vous sert dans les grands restaurants.
L’objectif n’est pas de vous empêcher de savourer le dîner gastronomique préparé par le chef [1] !
Au contraire : une petite portion de nourriture fait saliver… et stimule l’appétit !
Manger un peu vous donne généralement plus faim… pas moins !
Voilà pourquoi les « régimes modernes » sont de véritables supplices chinois !
On vous dit de multiplier les petits repas peu caloriques… ce qui ne fait que stimuler votre faim en permanence !
En réalité, manger moins souvent est un des meilleurs secrets pour avoir moins faim !
Et la meilleure preuve, c’est l’expérience du jeûne !
Ce qui se passe dans votre corps quand vous jeûnez
Cela paraît fou, mais au bout de 3 jours de jeûne, vous n’avez plus du tout faim !
Je peux en témoigner personnellement.
Il y a quelques années, j’ai fait un jeûne de 10 jours à l’eau uniquement.
Après un jour et demi, j’avais une faim « normale », parfaitement supportable.
Et dès la fin du deuxième jour, je n’ai plus ressenti la moindre sensation de faim, et cela jusqu’à la fin de mon jeûne !
C’est bien la preuve que la sensation de faim est d’abord « hormonale » !
Ce n’est pas la quantité de nourriture que vous avez dans l’estomac qui compte : l’important, c’est de bien régler vos hormones de la satiété !
Le drame, c’est que ceux qui ont une faim « déréglée » sont persuadés du contraire.
Comme ils ont tout le temps faim, ils pensent que sauter un repas, ou pire, jeûner pendant 24 heures, sera un véritable supplice.
Mais c’est le contraire qui est vrai : c’est manger 4 ou 5 fois par jour de petites portions peu caloriques qui fait souffrir de la faim !
Ce qui nous amène au « grand n’importe quoi » de nos autorités de santé :
Contre-vérité n°1 : « ne sautez jamais un repas »
Voici ce que proclame le site officiel MangerBouger.fr :
« Sauter un repas oblige notre corps à se rattraper au repas suivant. Il aura donc tendance à stocker en prévision d’une prochaine « famine » qu’il pourrait avoir à subir ! »[2]
Mais ce n’est pas du tout comme ça que notre corps fonctionne !
En réalité, notre sensation de faim est liée à une hormone nommée « ghréline ».
Au moment des repas, vous avez un pic de ghréline : votre appétit augmente car c’est pour vous « l’heure de manger ».
Mais si vous ne mangez pas sur le moment, votre appétit va disparaître rapidement… un peu comme si vous aviez mangé !
De fait, la ghréline revient à un niveau normal en deux heures, même si vous n’avez rien mangé !
Encore plus étonnant : après 24 heures sans manger, vos niveaux de ghréline sont même encore plus bas qu’au départ !
Autrement dit : ne rien manger donne moins faim (en général).
Alors bien sûr, si vous sautez un repas, vous serez capable d’avaler plus de calories au repas suivant.
Mais vous ne pourrez pas manger en une seule fois la même quantité que vous auriez mangée en deux repas !
La meilleure preuve, c’est le conseil qu’on donne à ceux qui doivent grossir : on leur demande de manger plus souvent !
Que vous soyez un adepte de la musculation… ou une personne âgée en dénutrition… ce que l’on vous conseille pour prendre du poids, c’est de faire 5 ou 6 repas par jour !
À l’inverse, si vous avez une sensation de faim déréglée et que vous voulez maigrir, vous avez tout intérêt à essayer de manger moins souvent !
Commencez donc par essayer de supprimer les collations, puis de passer à deux repas par jour.
Ce sera d’autant plus bénéfique qu’il est excellent de laisser notre système digestif tranquille pendant 14 à 16 heures !
Si vous avez le malheur de manger du matin tôt au soir tard, vous empêchez votre corps de se réparer et même de s’auto-nettoyer par des mécanismes comme l’autophagie !
Contre-vérité n°2 : le petit-déjeuner sucré, le repas « le plus important de la journée »
Une autre erreur coupable de nos autorités de santé vise le petit-déjeuner :
« Un petit-déjeuner que l’on saute et c’est le coup de pompe assuré dans la matinée ! Pourquoi ? Car un vrai petit-déjeuner permet de recharger nos batteries après le jeûne de la nuit »[3]
C’est peut-être ce que vous pensiez aussi. Mais là encore, c’est une « ânerie » dans la droite ligne de la précédente.
En réalité, notre corps sait parfaitement gérer une matinée sans manger, sans le moindre coup de pompe.
C’est d’ailleurs l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) elle-même qui l’avoue, dans un autre rapport portant sur la « collation de 10h dans les écoles » :
« Une croyance largement répandue indique qu’il existe une hypoglycémie en fin de matinée, responsable d’une diminution de la performance scolaire, que la collation du matin permettrait de contrecarrer. En réalité, ce « coup de barre de fin de matinée » n’est qu’un moment de fatigue et n’est pas la conséquence d’une hypoglycémie.
En effet, la réalisation de tests de jeûne sur 48 heures a montré chez le sujet normal une diminution progressive et faible de la glycémie, les valeurs glycémiques restant, toutefois dans les limites de la normalité et ne créant aucun malaise »[4]
C’est ce que je vous disais à l’instant : vous pouvez jeûner pendant 48 heures sans jamais avoir le moindre problème d’hypoglycémie !
Mais l’industrie agro-alimentaire a réussi à persuader beaucoup de gens du contraire, pour pousser les gens à grignoter toute la journée !
Résultat : beaucoup de gens n’ont pas du tout faim au réveil… mais se forcent à manger car on leur a dit que c’était « le repas le plus important de la journée ».
Ils sont persuadés qu’ils auront un « coup de pompe » s’ils ne mangent rien… et qu’ils mourront de faim dans la matinée.
Mais c’est l’inverse qui est vrai : comme pour « l’apéritif », vous avez plus de risques d’avoir faim dans la matinée si vous mangez quelque chose que si vous ne mangez rien !
Bien sûr, vous n’aurez pas de problème si vous mangez des protéines (comme les œufs) – et c’est ce que je vous recommande si vous avez faim le matin au réveil.
Mais si vous mangez du sucre le matin, vous risquez fortement d’avoir à nouveau faim dès 10-11h du matin…
…mais c’est précisément ce que MangerBouger.fr vous demande de faire !
Voici ce qui est écrit noir sur blanc, sur ce site officiel du Programme National Nutrition Santé :
Le petit-déjeuner parfait des petits et des grands :
Des sucres lents : pain (idéalement complet), biscottes ou céréales (attention aux céréales pour enfants, souvent grasses et sucrées) à accompagner d’un peu de beurre, de confiture ou de pâte à tartiner « spécial petits gourmands ».
1 laitage : yaourt, fromage blanc, lait ou même fromage pour les becs salés… une bonne dose de calcium indispensable à la croissance !
1 fruit : frais, en compote sans sucres ajoutés, en smoothie ou en jus (pressé ou 100 % pur jus), fruits de saison à privilégier pour faire le plein de vitamines et de minéraux.
C’est juste ahurissant de lire ça, en 2019.
Déjà, cela fait au moins 30 ans qu’on sait que les biscottes et les céréales ne sont pas des sucres lents.
Ce sont des sucres complexes (amidon), certes… mais ils peuvent être très rapides.
« Rapides », cela veut dire qu’ils passent très rapidement dans votre sang.
On le sait grâce à un instrument de mesure : « l’indice glycémique » des aliments.
Et savez-vous quels aliments ont un indice glycémique élevé (et qui sont donc « rapides ») ?
- Le pain, qu’il soit « blanc » ou « complet » ;
- La confiture, y compris si elle est « allégée en sucre » ;
- Et les jus de fruits, même s’ils sont « pressés » ou 100 % pur jus.
Exactement ce que « MangerBouger » vous conseille de manger au petit-déjeuner !
Le plus incroyable, c’est que MangerBouger vous dit que cela vous permet « d’éviter les coups de pompe »… alors que c’est le contraire qui est vrai !
Si vous mangez des « sucres rapides » au petit-déjeuner (comme du pain avec de la confiture et du jus d’orange), vous courez le risque d’être en « hypoglycémie » !
Si cela vous étonne, prenez le temps de regarder ce graphique très parlant :
La courbe rouge montre ce qui se passe dans votre corps quand vous mangez des aliments à indice glycémique élevé (sucres « rapides ») :
Au bout de 30 minutes, vous avez un pic élevé de sucre dans le sang.
Et au bout de 2 heures, vous passez sous le niveau minimal de sucre sanguin (0,8 g/l) : c’est l’hypoglycémie !
Donc, si vous avalez des sucres rapides, vous risquez l’hypoglycémie au bout de 2 heures seulement !
C’est un comble, quand on sait que vous pouvez tenir 48 heures sans hypoglycémie… en ne mangeant strictement rien (c’est l’AFSSA elle-même qui le dit) !
Au total, manger des sucres rapides est bien le moyen le plus sûr d’avoir tout le temps faim, et d’être soumis à l’horrible tentation de grignoter toute la journée !
Ce qui nous amène au plus INVRAISEMBLABLE des conseils nutritionnels de « Mangerbouger.fr » :
Contre-vérité n°3 : mangez des féculents à chaque repas
Voici comment nos autorités de santé définissent les féculents sur « MangerBouger » : ce sont les « pâtes, pain, riz, semoule, pommes de terre ».
Là encore, ils vous recommandent d’en manger parce que ce seraient des « sucres lents » :
« Pourquoi en consommer ? Parce qu’ils nous apportent ce qu’on appelle des « glucides complexes » qui contrairement aux glucides simples des aliments sucrés (sucre, boissons sucrées, confiseries, pâtisseries, desserts lactés, etc.) fournissent une énergie que le corps est capable d’utiliser progressivement. »[5]
Mais il suffit de jeter un coup d’œil au tableau de l’indice glycémique de l’Université Harvard pour voir que c’est totalement faux[6].
Dans ce tableau, on voit à quel point les féculents mentionnés par MangerBouger ont un indice glycémique élevé (le maximum étant 100) :
- Pain blanc : 75
- Pain complet : 74
- Pomme de terre bouillie : 78
- Purée de pomme de terre : 87
- Riz blanc : 73
Ce sont des scores très élevés, et donc des sucres rapides !!
Par comparaison, une pomme a un indice glycémique faible de 36 (sur 100) !
(Quant aux pâtes, leur indice glycémique est certes modéré, autour de 50, mais une assiette trop copieuse conduit à une charge glycémique élevée, avec les mêmes effets !)
Au total, MangerBouger vous recommande donc des aliments :
- Qui provoquent un pic de glycémie dans le sang (ce qui est très mauvais pour la santé) ;
- Et qui vous donneront faim au bout de 2 heures !
Pour vous dire où va cette folie, il faut voir ce que disait le « patron » de MangerBouger en 2013 :
Il y a 5 ans, il recommandait même de manger des féculents à chaque repas !!!
Depuis, la recommandation officielle a un peu évolué, heureusement.
On est passé à « au moins un féculent par jour », ce qui est déjà un pas dans la bonne direction[7].
Mais la vérité est que vous n’avez même pas forcément besoin d’un féculent par jour !
Si vous passez l’essentiel de votre journée assis à un bureau, et si vous êtes en surpoids, vous avez même tout intérêt à vous en passer !
De bonnes quantités de légumes et un fruit vous apportent largement assez de glucides pour l’énergie dont votre corps et votre cerveau ont besoin !
Et de toute façon, quitte à manger des féculents, il faut absolument privilégier ceux à indice glycémique modéré, comme le sarrasin, les légumineuses, le riz thaï semi-complet ou la patate douce !
Et il faut à tout prix limiter le pain, les pommes de terre et le riz blanc : ce sont des aliments qui donnent faim et font grossir !
Pourquoi ces conseils officiels sont à côté de la plaque ?
Je me rends bien compte que tout ceci est plus que surprenant.
Comment est-il possible que des autorités de santé vous disent le contraire de la vérité scientifique ?
Si vous lisez Jeremy Anso, auteur du livre Santé, mensonges et (toujours) propagande, la réponse est simple, hélas.
Selon lui, les « experts » qui vous disent quoi manger sont en conflit d’intérêts : beaucoup ont des liens financiers avec l’industrie pharmaceutique et agro-alimentaire.
Par exemple, le président du Programme National Nutrition Santé (PNNS), le Dr Serge Hercberg, a longtemps siégé au « Comité scientifique du pain », un organisme bidon créé par une agence de communication pour pousser à la consommation de pain.
Il était aussi au « conseil scientifique » de Candia, le géant du lait… et il a même participé à la promotion des soupes Knorr ou de la margarine Fruit d’Or[8].
Conclusion de Jeremy Anso :
« Je suis choqué de constater que l’obésité et le diabète progressent et que les recommandations ne suivent pas les preuves les plus solides, produites par la science »[9].
Moi aussi ! Et ce n’est pas de la « théorie du complot », c’est simplement du réalisme !
en accord à 100/100 avec cette réalité … depuis 6 mois je mange moins … je jeûne 24h par semaine …et j’ai retrouvé une forme olympique … plus de fatigue sans savoir pourquoi …une digestion au top …et une joie de vivre retrouvée …..c’est clair …ON MANGE TROP… et c’est très facile de sauter un repas …sans se goinfrer au suivant ……
Bonjour M.Bazin.
Votre lettre m’étonne quelque peu. Je suis un vieux médecin et j’ai soigné pas mal de diabétiques entre autres. Avec succès quand à l’alimentation. Tout ce que vous dites sur les indices glycériques est très intéressant mais vous oubliez un point majeur: les quantités de chaque aliment. En effet il faut savoir que pour qu’un repas soit correctement digéré il doit comporter 60% de « sucre » 25% de « graisse » et 15% de « viande » c’est à cette seule condition que les ratisses pourront être digérées et brûlées. Le coup de pompe dont vous parlez est certainement dû à la quantité absorbée et pas à la qualité. Pour illustration: mangez 1 pomme en une seule fois et vous pouvez grossir. Mangez cette pomme par 1/4 de demi heure en demi heure et vous pouvez maigrir car les 3/4 non absorbés ne seront pas stockés et le 1/4 absorbé sera brûlé dans la demi heure. S’il vous plaît ne tombez pas dans ce cirque du « c’est bon » »c’est pas bon » Rappelez vous que nous avons des dents de toutes sortes pour manger de tout. Le créateur a bien fait les choses mais c’est l’homme qui divague et se prend pour un dieu. Cela étant j’apprécie vos lettres et n’en manque pas en général.
Avec mes sentiments les meilleurs
Dr Ruhlmann
En 1978 Alain Souchon nous chantait déjà : On est foutus, on mange trop..
Je souscris totalement à votre analyse. Mon mari a été hospitalisé il y a deux ans dans un service de diabétologie pour équilibrer son diabète à la suite d’un AVC. Il est sorti avec un régime alimentaire qui reprend tous les éléments que vous indiquez : petit déjeuner avec du pain, féculents à tous les repas, etc. Pour éviter le sucre on lui conseillait l’aspartam. Comme si ce service hospitalier ignorait les risques liés à cette substance aujourd’hui reconnus. J’ai pensé qu’ils en étaient restés 20 ou 30 ans en arrière sur le plan diététique. A moins que le but ne soit pas de soigner les gens mais de s’assurer qu’ils seront malades à vie… Mieux vaut tout faire pour ne pas tomber entre leurs mains.
J’ai remarqué que lorsque j’étais bien occupée je ne pensais pas à manger. ce qui aurait été intéressant est de donner un peu plus de renseignements sur des menusJe pense que les calories contenues dans certains aliments sont responsables de kgs pris. A la ménopause, j’ai pris 20 kg et je ne parviens pas à m’en défaire. Je pense réellement que le fait de diminuer la quantité de nourriture est déjà un bon réflexe.
Fabuleux, cet article ! On en redemande ! Combien d’années faudra-t-il aux diététiciens pour intégrer ces données ? Merci à vous.
Tout à fait d’accord, notamment au sujet du jeune comme quoi la faim passe naturellement ! je mange moins depuis quelques semaines voire je ne mange presque rien certains jours eh bien je me porte très bien et la sensation de faim n’est plus. Je ne suis même pas tentée par la tablette de chocolat qui traîne sur ma table c’est dire.
Bravo!
Et je vous renvoies à la dernière lettre de Que Choisir sur “les secrets de cuisine du lobby agroalimentaire”…
Et MERCI pour vos lettres.
Bonjour,
Merci pour votre article édifiant.
J’en déduis que deux repas par jour sont suffisants pour manger sainement, sans faim, et en maigrissant.
Pouvez-vous donner une idée de menus types ?
Bien à vous
Ca confirme ce que je savais. Mais il et difficile à appliquer ces bonnes habitudes, car ce n’est pas moi qui organise les repas, et ma femme n’est pas convaincue.
Je ne suis pas d’accord avec le terme féculents : ce sont des céréales ou des légumineuses, la différence est de taille !