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Cher(e) ami(e),

Cet homme a révolutionné l’histoire du brocoli… et certainement, votre santé par la même occasion.

Je vous présente Pr Paul Talalay, surnommé « Broc Doc », ou Dr Brocoli, célèbre pharmacologue à la faculté de médecine de l’Université Johns Hopkins.

Paul Talalay est décédé à 96 ans, en 2019

Cet homme a dédié sa vie à étudier la chimioprotection, c’est-à-dire à savoir quelles substances peuvent protéger contre le cancer, et en particulier les enzymes.

Et c’est à ce titre qu’il a découvert les incroyables bienfaits du brocoli.

(C’est peut-être aussi grâce à lui qu’on en mange beaucoup plus en France depuis les années 90 !)

Mais savez-vous pourquoi ?

Le sulforaphane, le réflexe santé… du brocoli ! (et bientôt le vôtre !)

En 1992, Paul Talalay isole une molécule unique dans le brocoli, le sulforaphane.

Une véritable prouesse, car le plus surprenant, c’est que le brocoli n’en contient pas à l’état naturel.

Non, le brocoli contient bien de la glucoraphanine mais il a besoin d’une enzyme, la myrosinase, pour la transformer en sulforaphane.

Mais la nature est bien faite !

Le brocoli produit du sulforaphane lorsqu’il est soumis à une agression, comme une attaque de parasite ou une bactérie1… ou quand vous le mangez2 !

Étonnamment, cette substance de défense ne vous rend pas malade… bien au contraire puisqu’il constitue un puissant bouclier contre les agressions du quotidien !

Êtes-vous prêt à tester la chimioprévention verte ?

Tous les jours, votre ADN contenu dans vos gènes est malmené : UV, toxiques, pollution, stress, alcool…

Pour faire simple, ces agressions régulières risquent de désactiver certains gènes « onco-protecteurs » au profit de gènes devenus « cancéreux ».

C’est là que le sulforaphane intervient car il est capable de :

  • capturer les toxiques extérieurs et de les évacuer ;
  • stimuler la production d’enzymes de phase 2, de puissants anti-oxydants et de précieux oncoprotecteurs3 ;
  • travailler en synergie avec le glutathion pour réguler les radicaux libres ;
  • pousser certaines cellules au suicide (apoptose) ;
  • s’attaque aux cellules souches cancéreuses4

Une excellente nouvelle car les cellules souches cancéreuses sont LE vrai défi.

Car ce sont elles qui fournissent le carburant de la carcinogenèse (= des métastases), favorisent les récidives mais aussi la résistance aux traitements standards5.

Si son rôle dans l’arsenal préventif contre le cancer est très bien documenté, il ne s’arrête pas là !

Le sulforaphane, la molécule anti-récidive ?

Plusieurs études cliniques investiguent aussi ses bienfaits contre les récidives, notamment en cas de cancer du sein, du côlon, du poumon ou de la prostate :

En France, pendant 6 mois, des médecins ont suivi 78 hommes, déjà traités pour un cancer de la prostate6.

Malgré leur traitement (prostatectomie totale), ils étaient confrontés à une récidive biochimique : leur taux de PSA augmentait.

Dans un groupe, ils ont donné 60 mg de sulforaphane, et dans l’autre, un placebo.

Résultat : ceux sous placebo ont vu leur taux de PSA continuer à augmenter significativement (> 20 %) et plus rapidement que chez ceux sous sulforaphane.

À partir de 3 mois, les effets du sulforaphane étaient encore plus probants, et duraient même après l’arrêt de la prise7.

Cet effet durable s’explique notamment par l’importante biodisponibilité du sulforaphane (qui passe dans le sang et y reste longtemps), contrairement à d’autres molécules comme la curcumine.

Mais comme si ces puissants effets ne suffisaient pas, le sulforaphane pourrait aussi…

Réparer votre cartilage et faire taire votre arthrose

L’étude a eu lieu chez des souris8.

Les chercheurs ont donné du sulforaphane à des souris souffrant d’arthrite.

À leur grande surprise, ils ont découvert que cette molécule était capable d’inhiber les enzymes qui dégradent le cartilage des articulations9.

Ce faisant, le sulforaphane diminuait considérablement les douleurs rhumatismales, et avait une action anti-inflammatoire et antioxydante durable10.

Devant de tels résultats, des chercheurs britanniques ont lancé une étude sur 37 personnes souffrant d’arthrose du genou11 (initialement, l’étude était de plus grande ampleur, mais
réduite à cause du Covid) :

  • les volontaires ont reçu 300 g de soupe à base de brocolis, 1 fois par jour, 4 fois par semaine. Le groupe témoin, une soupe sans ce légume.
  • au bout de 12 semaines, ceux avec la soupe de brocolis, avaient nettement moins de douleurs, et moins de gêne fonctionnelle du genou !

Cela paraît presque trop beau pour être vrai !

Mais cela confirme le fait que manger de la soupe de brocolis régulièrement est une excellente manière de profiter de ses bienfaits (même si ce n’est pas la façon la plus optimale).

Ce serait trop long de vous détailler ici toutes les applications cliniques du sulforaphane…

Car il aurait aussi des bienfaits surprenants contre l’autisme12, l’hypertension13, Helicobacter pylori14, les maladies neurodégénératives15 ou encore la DMLA16 !

Vous auriez donc parfaitement raison de consommer…

Du baby broccoli de temps en temps… santé au tournant !

Mais alors, comment, concrètement, profiter des bienfaits du sulforaphane ?

Là encore, le King of brocoli a percé ce secret bien gardé.

Il est impossible de savoir combien un brocoli contient de sulforaphane, car les taux varient du simple au triple.

Mais la nature a bien fait les choses : les jeunes pousses de brocoli, lorsqu’elles ont 3 jours, ont des taux de sulforaphane 20 à 50 fois plus élevé que le brocoli adulte17 !

En effet, cette germination active cette myrosinase dont je vous parlais, cet enzyme qui transforme la glucoraphanine du végétal en sulforaphane.

Voilà pourquoi vous devriez choisir des graines germées de brocoli, des baby broccoli !

Vous pouvez aussi manger du brocoli cru, plutôt que cuit (ou alors, à basse température).

Évitez les hautes températures et les cuissons longues, et fuyez les brocolis surgelés, dont la glucoraphanine est « cassée ».

Vous pouvez également vous supplémenter en sulforaphane, sous forme libre et bio-activée.

La posologie varie entre 20 et 60 mg par jour, par cure de 2 mois18.

 Aucun effet secondaire n’a été recensé, et sa tolérance est excellente19.

Méfiez-vous toutefois des extraits de brocoli qui contiennent des thiocyanates, qui peuvent interférer avec l’assimilation de l’iode – ce qui est problématique si vous avez des troubles thyroïdiens.

J’espère que cette lettre vous aura au moins donné envie de manger davantage de brocolis, de radis (roses et noir), de navets, roquette et cresson…

Car comme le rappelait Paul Talalay :

« Dois-je dire à tout le monde de manger des pousses de brocoli ? Non, et nous ne pouvons pas dire que le fait de manger des choux de Bruxelles vous garantira que vous n’aurez pas de cancer ou de maladie cardiaque. Mais je crois qu’ils sont protecteurs. »

C’est en tout cas un délicieux risque à prendre…

Bonne santé,

Catherine Lesage

Sources :

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2468014123000663
2 https://www.julienvenesson.fr/comment-optimiser-les-effets-anticancer-du-brocoli/#:~:text=Lorsque
%20nous%20mangeons%20ce%20l%C3%A9gume,qu’on%20appelle%20la%20glucoraphanine.
3 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11216505/
https://www.frontiersin.org/journals/oncology/articles/10.3389/fonc.2023.1089115/full
5 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9909961/
6 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25968598/
7 https://www.anamacap.fr/doc/Sulforaphane-article-BCipolla-mai2017.pdf
8 https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/art.38133
9 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4240673/
10 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33592002/
11 https://ard.bmj.com/content/82/Suppl_1/1827.1
12 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25313065/
13 https://www.thieme-connect.com/products/ejournals/pdf/10.4103/LIUJ.LIUJ_6_20.pdf
14 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC296232/
15 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6611193/
16 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34982643/
17 https://www.nutranews.org/fr–cancer–a-le-brocoli-stimule-nos-genes-anticancer-a–105
18 https://www.alternativesante.fr/foie/sulforaphane-bienfaits-une-molecule-aux-grands-pouvoirs-pour-la-sante

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